L’air est chaud, on est en septembre. Je suis dans le garage. C’est la première maison de mes parents, dans le Tarn. J’ai 4 ans et demi. Je suis sur le pas de la porte, le corps encore dans l’ombre, mes mains sortent dans la lumière. Il n’y a que le bruit de la fin de l’été, pas d’acouphènes, pas d’oiseaux, rien autour.
Parce que je n’ai que quatre ans, les jours sont comme des siècles, les secondes comme des années.
Dans le prolongement de la bâtisse, sur ma gauche, il y a un muret de pierres sèches qui prend le soleil. Le terrain est en pente. Dans la continuité du muret, le terrain monte vers les cerisiers de cerises blanches et rouges. Il y a un hamac tout près, où Anthem s’est fait un jour retirer une épine du pied et maman lui donne un Carambar pour le consoler.
Le muret est un muret. Pour un adulte, c’est sans doute une marche. Une enjambée. Pour une fourmi, une montagne.
À ma droite, je ne sais pas ce qu’il y a. Un trou peut-être. Un trou d’orties.
Au-delà du muret, dans l’herbe du terrain qui monte, il y a le tuyau de jardin. On n’en voit qu’un petit bout, caché dans l’herbe. J’aime bien ce tuyau.
Il n’y a pas d’odeur.
Mes mains dans la lumière, qui s’avancent vers le tuyau.
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